mardi, septembre 13, 2005

Ma première révolution.


Derrière la porte verte. Il fut un temps où les films de cul (appelons un chat un chat, on ne va pas être tout plein de genre ce coup-ci, hein !) étaient gorgés d’acteurs et d’actrices qui ne sortaient pas d’une vulgaire pub l’oréal. Les acteurs étaient parfois gros, portaient fièrement la moustache et ne bandaient pas forcément comme des mats de bateaux lors d’une course de la cup america. Quant aux actrices, elles n’étaient pas des top modèles (quoi que…) avaient de la cellulite et des boutons aux fesses. Elles ressemblaient encore à nos voisines. C’était presque glamour. C’était les années 70. Un peu avant que les années 80 et l’entertainment à outrance ne vienne faire la loi à coup de billets verts et de gang bang putassiers. C’est au milieu des eighties que j’ai pu découvrir quelques perles de cette glorieuse époque. Si mes souvenirs sont bons le premier film X que j’ai vu était « Behind the green door »…
Une petite merveille des seventies, de 1971 pour être exact. Sur la jaquette de la cassette la sublime Marilyn Chambers (qui ne ressemble, du coup, pas du tout à ma voisine) me promettait déjà de m’emmener là ou personne ne pouvait le faire. Je n’avais pas plus de 12 ans, et tout un univers s’ouvrait à moi pour ne plus jamais se refermer : le porno.
C’est vrai que ça tranchait radicalement avec le club dorothée et croque vacance. L’innocence n’est pas la première des qualités dans le milieu du X, mais à la fois ce n’est pas vraiment ce que l’on vient y chercher non plus, pas vrai ?
Je me souviens être resté pétrifié devant les premières images du film, incrédule devant un tel spectacle. C’est qu’à cette époque on n’était pas vraiment préparé, les abris bus et les devantures de journaux ne débordait pas encore de toute la vulgarité qui nous gicle à la figure aujourd’hui.
Bander n’était pas gratuit, c’était presque un acte militant, pour moi, c’était MA révolution.

Mais c’est quoi l’histoire de ce film au fait ? ben oui, il y avait aussi des scénarii à l’époque !
Deux hommes rentrent dans un bar ; s’en suit une obscure conversation avec le propriétaire des lieux, au cours de laquelle ce dernier rappelle aux deux arrivants, qu’ils ont promis de lui raconter un jour ce qu’il s’était passé derrière "la porte verte"... Petit retour dans le temps ; les deux hommes de la scène précédente, Barry et son ami, sont assis à la terrasse d’un bar en train de discuter. En arrière plan, une charmante jeune femme s’installe seule à une table pour boire une bière. La "trame" est jusqu’ici pour le moins elliptique et décousue, mais les choses commencent à se préciser quant à la nuit tombée, la belle demoiselle est kidnappée. Au même moment, les deux compères rentrent dans l’ambiance feutrée et toute de velours rouge d’un lieu très select. Parmi les clients, quelques-uns sont masqués. Pendant ce temps-là dans l’arrière-boutique, une femme accueille notre héroïne - Gloria - et lui explique le déroulement de la soirée, au cours d’une séance d’hypnose charnelle inhabituelle. La soirée peut alors commencer : sous vos yeux privilégiés mesdames et messieurs, une jeune femme innocente va connaître l’expérience la plus exquise de sa vie. Demain, elle se souviendra seulement avoir été aimée comme personne ne l’aura jamais été...
C’est beau non ? Autre chose qu’un Jean-pierre jeunet ou un Luc Besson, hein ?
Durant l’heure qu’a duré le film j’ai usé de la touche retour rapide de la télécommande jusqu’à épuiser mon magnétoscope. Je voulais voir et revoir marilyn (je la tutoyais, elle était de la famille à ce stade) dans ce que je définirais avoir été mon premier orgasme sans éjaculation. L’heure passée et les yeux rougis, j’ai délicatement retiré la K7 du lecteur à bonheur, ai replacé la bobine dans son boîtier dans la même position et au même endroit où je l’avais trouvée…Juste sous la télé, dans un tiroir. Cette pseudo cachette devenait d’un coup une caverne d’Ali baba, je me promettais dans l’instant de revenir régulièrement voir si de nouveaux trésors y seraient cachés.
En attendant je retournais à ma NES et à mes « guerres secrètes », avec dans un coin de mon esprit l’idée qu’une frontière venait d’être franchi, une porte venait d’être entre ouverte…

2 commentaires:

Blogger Charcuterie du 7ème a dit...

ouai, ça vaut pas un bon New Wave Hooker ça !

14 septembre, 2005  
Blogger Maximilien a dit...

Est-ce que tu kiffes les boulards publicistes qui viennent te dire en anglais que ton blog est un de leur préféré alors qu'ils ne savent surement même pas dans quelle langue il est écrit?
Jles défoncerais...

14 septembre, 2005  

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